Deux salles, deux ambiances : face à la Chine, Renault innove et Volkswagen restructure
date 31/10/2024 - 09:19 | micro_reportage La rédaction avec AFP
L’Europe frappe fort en imposant jusqu'à 35 % de droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques chinoises, accusées de concurrence déloyale. Un mouvement qui intensifie les tensions avec Pékin et met en lumière les stratégies divergentes des constructeurs européens, entre innovation à marche forcée chez Renault et crise sociale chez Volkswagen.
Image d'illustration générée via IA
La récente décision de la Commission européenne de taxer plus lourdement les véhicules électriques en provenance de Chine marque une étape significative dans la défense de l'industrie automobile européenne. Valdis Dombrovskis, commissaire au Commerce, a justifié ce choix comme une « défense des pratiques de marché équitables et de la base industrielle européenne ». Cette mesure, qui impose une surtaxe pouvant atteindre 35 % sur certains véhicules chinois, touche directement le géant BYD, devenu leader mondial dans le secteur et première cible de ces nouvelles barrières tarifaires. En réponse, Pékin a réagi avec virulence, déposant une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et menaçant de ripostes pour défendre ses intérêts économiques. Cette décision intervient alors que BYD, largement subventionné par Pékin, devance désormais Tesla dans les ventes mondiales de voitures électriques.
Face à cette montée en puissance chinoise, les constructeurs européens sont divisés dans leurs réponses.
« D’ici 2028, nous aurons rattrapé les acteurs chinois au niveau de leurs coûts et de leurs processus de développement », affirme Luca de Meo, directeur général de Renault. Pour se positionner face aux véhicules asiatiques, le constructeur mise sur sa filiale Ampere, spécialisée dans les modèles électriques. Avec des modèles très attendus comme la nouvelle Twingo et la Renault 5 électriques, Renault cible les citadines à prix accessibles, visant un tarif inférieur à 20 000 euros. Le développement de ces véhicules a été optimisé pour réduire les délais, grâce à des méthodes inspirées de l’industrie chinoise, permettant de diviser par deux le temps de conception. « Nous sommes parfaitement en ligne avec notre objectif de réduction des coûts de 40 % d’ici à 2028 », précise de Meo, qui ambitionne de concurrencer directement les marques asiatiques en Europe.
Pour Volkswagen, la situation est tout autre. En pleine « restructuration historique », le groupe allemand doit réduire drastiquement ses coûts alors qu’il affronte une chute de ses ventes en Chine, son principal marché. Son bénéfice net a plongé de 64 % au troisième trimestre, forçant la direction à des mesures impopulaires. Dernièrement, Volkswagen a annoncé une baisse de 10 % des salaires en Allemagne, ainsi qu'une révision de ses primes et du nombre d'apprentis formés chaque année. Ces décisions ont provoqué la colère des syndicats, qui évoquent des fermetures d’usines et des suppressions massives d’emplois. « Nous ne sommes pas prêts à parler des coûts du travail de manière isolée », a déclaré Daniela Cavallo, présidente du comité d’entreprise de Volkswagen. « Nous voulons un plan d’ensemble, un plan d’avenir pour l’entreprise », insiste-t-elle, alors que le groupe peine à maintenir sa position face à la concurrence asiatique et aux défis de la transition écologique.
Dans ce contexte tendu, l'Allemagne a adopté une position particulière. Ayant voté contre les surtaxes européennes, Berlin appelle à une « solution négociée » pour éviter une guerre commerciale aux conséquences potentiellement désastreuses pour son économie. Steffen Hebestreit, porte-parole du chancelier Olaf Scholz, a précisé cette position en conférence de presse : « Nous devons éviter de tels conflits commerciaux qui ne sont pas souhaitables pour l'économie allemande », insistant sur l’importance de préserver le secteur automobile, pierre angulaire de l’industrie nationale.
Au final, l’arbitre de ce duel reste le consommateur européen. Attiré par des prix compétitifs mais également sensible à l’innovation et à la qualité, c’est lui qui orientera la demande. Le pouvoir d’achat reste ici décisif, et comme pour d’autres produits, c’est le consommateur qui, par ses choix, détermine qui dominera le marché européen de l'automobile.
Face à cette montée en puissance chinoise, les constructeurs européens sont divisés dans leurs réponses.
« D’ici 2028, nous aurons rattrapé les acteurs chinois au niveau de leurs coûts et de leurs processus de développement », affirme Luca de Meo, directeur général de Renault. Pour se positionner face aux véhicules asiatiques, le constructeur mise sur sa filiale Ampere, spécialisée dans les modèles électriques. Avec des modèles très attendus comme la nouvelle Twingo et la Renault 5 électriques, Renault cible les citadines à prix accessibles, visant un tarif inférieur à 20 000 euros. Le développement de ces véhicules a été optimisé pour réduire les délais, grâce à des méthodes inspirées de l’industrie chinoise, permettant de diviser par deux le temps de conception. « Nous sommes parfaitement en ligne avec notre objectif de réduction des coûts de 40 % d’ici à 2028 », précise de Meo, qui ambitionne de concurrencer directement les marques asiatiques en Europe.
Pour Volkswagen, la situation est tout autre. En pleine « restructuration historique », le groupe allemand doit réduire drastiquement ses coûts alors qu’il affronte une chute de ses ventes en Chine, son principal marché. Son bénéfice net a plongé de 64 % au troisième trimestre, forçant la direction à des mesures impopulaires. Dernièrement, Volkswagen a annoncé une baisse de 10 % des salaires en Allemagne, ainsi qu'une révision de ses primes et du nombre d'apprentis formés chaque année. Ces décisions ont provoqué la colère des syndicats, qui évoquent des fermetures d’usines et des suppressions massives d’emplois. « Nous ne sommes pas prêts à parler des coûts du travail de manière isolée », a déclaré Daniela Cavallo, présidente du comité d’entreprise de Volkswagen. « Nous voulons un plan d’ensemble, un plan d’avenir pour l’entreprise », insiste-t-elle, alors que le groupe peine à maintenir sa position face à la concurrence asiatique et aux défis de la transition écologique.
Dans ce contexte tendu, l'Allemagne a adopté une position particulière. Ayant voté contre les surtaxes européennes, Berlin appelle à une « solution négociée » pour éviter une guerre commerciale aux conséquences potentiellement désastreuses pour son économie. Steffen Hebestreit, porte-parole du chancelier Olaf Scholz, a précisé cette position en conférence de presse : « Nous devons éviter de tels conflits commerciaux qui ne sont pas souhaitables pour l'économie allemande », insistant sur l’importance de préserver le secteur automobile, pierre angulaire de l’industrie nationale.
Au final, l’arbitre de ce duel reste le consommateur européen. Attiré par des prix compétitifs mais également sensible à l’innovation et à la qualité, c’est lui qui orientera la demande. Le pouvoir d’achat reste ici décisif, et comme pour d’autres produits, c’est le consommateur qui, par ses choix, détermine qui dominera le marché européen de l'automobile.
Renault Emblème : Le démonstrateur d'Ampère - © Renault Group