Camions électriques en France : un marché en pleine croissance

Le secteur des poids lourds électriques en France connaît une croissance rapide, marquant le début d'une transition majeure dans le transport routier. Les normes européennes imposent une réduction de 45% des émissions de CO2 d'ici 2030, poussant les constructeurs vers l'électrification. Malgré des coûts initiaux élevés, l'industrie prévoit une baisse des prix grâce aux économies d'échelle et à l'amélioration des technologies de batteries.

Le secteur des poids lourds électriques en France est en pleine expansion, marquant le début d'une nouvelle ère dans le transport routier. Louis Du Pasquier, directeur général de Voltix, opérateur de stations de recharge pour poids lourds électriques, dresse un état des lieux de cette révolution en marche : « Il y a très peu de poids lourds électriques en circulation aujourd'hui. Pour prendre l'exemple de la France, on estime qu'il y a un peu plus de 1000 poids lourds électriques en circulation aujourd'hui sur un parc de, à peu près, 600 000 poids lourds, immatriculés en France. Donc, on est vraiment au début de l'histoire. » Cependant, ce chiffre a doublé en un an, avec 500 poids lourds électriques immatriculés en 2023, témoignant d'une accélération significative du marché.
Les normes européennes jouent un rôle crucial dans cette transition. Les normes imposent aux constructeurs de réduire de 45% les émissions moyennes de CO₂ par camion vendu d'ici 2030. Concrètement, cela se traduit par un objectif ambitieux : « En 2030, on vendra un poids lourd sur deux, neuf, qui sera électrique. »

Le coût reste un enjeu majeur, affirme Louis Du Pasquier : « Comme on est au début de l'histoire, évidemment, les premiers modèles sont très chers, beaucoup plus chers que leurs équivalents diesel. Un camion électrique, un poids lourd électrique, ça vaut entre 200 et 300 000 euros, largement plus qu'un tracteur diesel classique qui est plutôt aux alentours de 90 000 euros, voire moins. »

Cette différence s'explique par les faibles volumes de production actuels. Néanmoins, le directeur général de Voltix, reste optimiste : « Le premier, ce sont les effets d'échelle. Et puis, l'autre sujet, c'est le prix des batteries. Les batteries, aujourd'hui, coûtent cher. On s'attend à des prévisions qui disent que le prix des batteries va continuer à baisser. Il a déjà énormément baissé, mais il va continuer à baisser ».
Louis Du Pasquier souligne enfin le ‘‘coût total de possession’’ : « Il ne faut pas seulement regarder le prix du camion. C'est ça qui est très important. C'est aussi de regarder son coût à l'usage et l'usage d'un poids lourd électrique. Ça coûtera beaucoup moins cher que l'usage d'un poids lourd thermique. »