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Fin de partie pour l’hydrogène en Europe ?

Le groupe Stellantis a annoncé ce mercredi 16 juillet 2025 l’abandon de son programme de véhicules utilitaires à hydrogène, un retrait brutal qui porte un coup sévère à la filière européenne. Symbio, son principal fournisseur, se retrouve en difficulté. Tandis que Renault a déjà renoncé, seuls Toyota, BMW et quelques groupes asiatiques poursuivent leurs efforts. Ce désengagement souligne les doutes croissants sur la viabilité économique de cette technologie dans le transport léger.

Dernière modification : 16/07/2025 16:58

Fin de partie pour l’hydrogène  en Europe ?

Image générée par IA

© Adobe Stock
Le coup est rude pour l’industrie européenne de l’hydrogène. En mettant un terme à son programme d’utilitaires à pile à combustible, Stellantis, maison mère de Peugeot, Fiat et Citroën, marque un désaveu clair pour cette technologie pourtant soutenue par l’État français.

L’usine Symbio, coentreprise entre Michelin et Forvia, inaugurée récemment près de Lyon, misait sur les commandes du groupe pour lancer la production de 50 000 systèmes à hydrogène par an. Désormais, son avenir est incertain. « La décision est brutale et non concertée », a dénoncé Michelin. Forvia, de son côté, souligne que Stellantis représente « près de 80 % du volume d’activité » de Symbio.

Le directeur Europe de Stellantis, Jean-Philippe Imparato, justifie ce revirement : « Le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme. » Une conclusion déjà partagée par Renault, qui a liquidé début 2025 son usine dédiée à Flins.

L'Asie persiste


Face à cette désaffection européenne, seuls quelques constructeurs asiatiques maintiennent leur cap. Toyota, numéro un mondial, poursuit ses développements avec BMW, qui prévoit un SUV à hydrogène pour 2028. Le patron de BMW, Oliver Zipse, reste convaincu que « retirer l’hydrogène du jeu serait une erreur », soulignant l’indépendance stratégique qu’offre cette technologie face à la domination asiatique sur les batteries.

La Chine, quant à elle, continue d’investir massivement. Fin 2024, elle comptait plus de 500 stations de recharge et 24 000 véhicules à hydrogène en circulation.

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