L’usine Symbio, coentreprise entre Michelin et Forvia, inaugurée récemment près de Lyon, misait sur les commandes du groupe pour lancer la production de 50 000 systèmes à hydrogène par an. Désormais, son avenir est incertain. « La décision est brutale et non concertée », a dénoncé Michelin. Forvia, de son côté, souligne que Stellantis représente « près de 80 % du volume d’activité » de Symbio.
Le directeur Europe de Stellantis, Jean-Philippe Imparato, justifie ce revirement : « Le marché de l’hydrogène demeure un segment de niche, sans perspectives de rentabilité économique à moyen terme. » Une conclusion déjà partagée par Renault, qui a liquidé début 2025 son usine dédiée à Flins.
L'Asie persiste
Face à cette désaffection européenne, seuls quelques constructeurs asiatiques maintiennent leur cap. Toyota, numéro un mondial, poursuit ses développements avec BMW, qui prévoit un SUV à hydrogène pour 2028. Le patron de BMW, Oliver Zipse, reste convaincu que « retirer l’hydrogène du jeu serait une erreur », soulignant l’indépendance stratégique qu’offre cette technologie face à la domination asiatique sur les batteries.
La Chine, quant à elle, continue d’investir massivement. Fin 2024, elle comptait plus de 500 stations de recharge et 24 000 véhicules à hydrogène en circulation.