‘‘La désinvolture est une bien belle chose’’ de Philippe Jaenada
date 05/09/2024 - 16:09 | micro_reportage Francine Thomas
Qui sont ces jeunes personnes aperçues sur une photo, qui se réunissaient dans un café de Saint-Germain-des-Prés au début des années 50 ? Pourquoi l'une d'entre elles, Kaki, s'est-elle suicidée ? Philippe Jaenada excelle une fois de plus à exhumer le passé et à rendre hommage aux vies fracassées.
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''La désinvolture est une bien belle chose'' de Philippe Jaenada
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« Je veux savoir qui ils étaient, d’où ils venaient, ce qui les a conduits chez Moineau et où ils sont allés ensuite. » Je ne peux plus regarder ailleurs.« Ainsi Philippe Jaenada résume-t-il son obsession des »Moineaux" page 39 de son nouveau livre, après avoir découvert cette bande de très jeunes gens en feuilletant un ouvrage de photos.
« Je me suis rendu compte qu'ils avaient tous le même âge et qu'ils étaient nés entre 1932 et 1935, c'est-à-dire qu'ils avaient dix ans pendant la guerre. Et ce qui peut le mieux les définir, c'est le fait qu'ils n'ont pas eu d'enfance. Et j'ai l'impression qu'à partir du tout début des années 50, quand ils ont commencé à avoir 16-17 ans, ils ont voulu recréer cette enfance. Pour moi chez Moineau, ce tout petit bistrot, c'est comme une sorte de petite cour de récré (...) Et on peut tout à fait vouloir rester jeune toute sa vie. Mais ce qui a été dramatique pour eux, c'est, je pense, qu'ils voulaient rester enfants toute leur vie, et ça, ce n'est pas possible. »
De cette très grande désinvolture va naître l'extrême détresse de certains d'entre eux qu'ont croisés à l'époque Guy Debord ou Patrick Modiano. Et c'est leur parcours et le suicide de la belle Kaki que raconte ici Philippe Jaenada tout en se lançant dans un loufoque Tour de France par les bords. « C'est quelque chose que j'avais envie de faire depuis longtemps, alors que je suis extrêmement casanier. » Mais j'avais comme une sorte de rêve, de fantasme de partir de Dunkerque, longer les côtes, la Manche, l'Atlantique, ensuite les Pyrénées, la Méditerranée, remonter par les Alpes, les frontières, et donc j'ai fait ça en 24 jours, tout seul (...) et j'espère que dans le livre ça aide à donner un peu de légèreté à cette histoire qui est parfois très désinvolte et parfois bien sombre."
Avec ‘‘La désinvolture est une bien belle chose’’ publiée chez Mialet et Barrault, Philippe Jaenada nous livre une enquête sensible et nous offre au passage l'un des plus beaux titres de la rentrée littéraire.
« Je me suis rendu compte qu'ils avaient tous le même âge et qu'ils étaient nés entre 1932 et 1935, c'est-à-dire qu'ils avaient dix ans pendant la guerre. Et ce qui peut le mieux les définir, c'est le fait qu'ils n'ont pas eu d'enfance. Et j'ai l'impression qu'à partir du tout début des années 50, quand ils ont commencé à avoir 16-17 ans, ils ont voulu recréer cette enfance. Pour moi chez Moineau, ce tout petit bistrot, c'est comme une sorte de petite cour de récré (...) Et on peut tout à fait vouloir rester jeune toute sa vie. Mais ce qui a été dramatique pour eux, c'est, je pense, qu'ils voulaient rester enfants toute leur vie, et ça, ce n'est pas possible. »
De cette très grande désinvolture va naître l'extrême détresse de certains d'entre eux qu'ont croisés à l'époque Guy Debord ou Patrick Modiano. Et c'est leur parcours et le suicide de la belle Kaki que raconte ici Philippe Jaenada tout en se lançant dans un loufoque Tour de France par les bords. « C'est quelque chose que j'avais envie de faire depuis longtemps, alors que je suis extrêmement casanier. » Mais j'avais comme une sorte de rêve, de fantasme de partir de Dunkerque, longer les côtes, la Manche, l'Atlantique, ensuite les Pyrénées, la Méditerranée, remonter par les Alpes, les frontières, et donc j'ai fait ça en 24 jours, tout seul (...) et j'espère que dans le livre ça aide à donner un peu de légèreté à cette histoire qui est parfois très désinvolte et parfois bien sombre."
Avec ‘‘La désinvolture est une bien belle chose’’ publiée chez Mialet et Barrault, Philippe Jaenada nous livre une enquête sensible et nous offre au passage l'un des plus beaux titres de la rentrée littéraire.
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