‘‘L'Olimpiade’’ de Vivaldi : du sport à l'opéra
date 11/06/2024 - 20:54 | micro_reportage Charlotte Latour
Comme beaucoup d'athlètes se préparent en ce moment même aux JO de Paris, des chanteurs d’opéra font de même car ils joueront bientôt dans une œuvre de Vivaldi qui s’annonce sportive.
© Patrick Fouque
''L'Olimpiade'' de Vivaldi : du sp…
''L'Olimpiade'' de Vivaldi : du sport à l'opéra
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Les Jeux Olympiques, ce sont parfois des exploits sportifs inattendus… Comme des cavalcades d’arpèges ou des ribambelles de contre-ut ! C’est le cas dans ‘‘l’Olimpiade’’. Cet opéra de Vivaldi se joue bientôt au Théâtre des Champs-Elysées dans une version contemporaine où la mise en scène mêle Antiquité, XVIIIe siècle et époque actuelle. Un spectacle coloré à l'énergie folle.
En 1734, Vivaldi compose ‘‘l'Olimpiade’’. L'intrigue se déroule dans l'Antiquité, en plein Jeux Olympiques, mais le metteur en scène, Emmanuel Daumas, la situe en 2024, à quelques semaines de l'événement parisien, avec, sur scène, des danseurs, un gymnaste et des chanteurs lyriques, eux-mêmes très sportifs, comme la mezzo-soprano Marina Viotti, et le contre-ténor Jakub Józef Orlinski, également break-dancer.
Pour Emmanuel Daumas, la similitude entre la préparation du sportif et celle du chanteur est évidente : « il y a un parallèle total entre la performance sportive, l'endroit où on a envie que le sportif nous fasse pleurer, comme quand on regarde les JO à la télé et qu'on pleure sans savoir pourquoi » et l'attente envers les chanteurs. À l'époque baroque notamment « les gens allaient à l'opéra pour se pâmer, pour voir des castrats, des divas » qui atteignaient des prouesses physiques incroyables.
Chez le sportif comme chez le chanteur, il y a cette « culture du millimètre de muscle, cette connaissance de son instrument interne, qui finalement laisse entrevoir quelque chose de divin ».
Quant au compositeur de ‘‘l'Olimpiade’’, Emmanuel Daumas le trouve particulièrement sensuel et charnel : « Vivaldi, on sent qu'il adore, comme il peut faire un orage dans les quatre saisons, il adore recréer le son du gel qui envahit les veines de Licida, ou la sudation de Megacle ou Aristéa. Les personnages vibrent avec lui. »
Daumas apprécie par ailleurs que l'œuvre évoque des mythes antiques mais surtout fondamentaux : « tuer le père, être tué par le père, les mères abusives, castratrices… Tous ces grands thèmes deviennent nécessairement avec Vivaldi d'une profondeur inouïe. »
L'énergie du chef Jean-Christophe Spinosi et de son ensemble Mattheus ne manqueront pas de donner encore davantage de saveur à cet opéra étourdissant.
‘‘L'Olimpiade’’ de Vivaldi, à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, jusqu'au 29 juin 2024, dans le cadre de l'Olympiade culturelle.
En 1734, Vivaldi compose ‘‘l'Olimpiade’’. L'intrigue se déroule dans l'Antiquité, en plein Jeux Olympiques, mais le metteur en scène, Emmanuel Daumas, la situe en 2024, à quelques semaines de l'événement parisien, avec, sur scène, des danseurs, un gymnaste et des chanteurs lyriques, eux-mêmes très sportifs, comme la mezzo-soprano Marina Viotti, et le contre-ténor Jakub Józef Orlinski, également break-dancer.
Pour Emmanuel Daumas, la similitude entre la préparation du sportif et celle du chanteur est évidente : « il y a un parallèle total entre la performance sportive, l'endroit où on a envie que le sportif nous fasse pleurer, comme quand on regarde les JO à la télé et qu'on pleure sans savoir pourquoi » et l'attente envers les chanteurs. À l'époque baroque notamment « les gens allaient à l'opéra pour se pâmer, pour voir des castrats, des divas » qui atteignaient des prouesses physiques incroyables.
Chez le sportif comme chez le chanteur, il y a cette « culture du millimètre de muscle, cette connaissance de son instrument interne, qui finalement laisse entrevoir quelque chose de divin ».
Quant au compositeur de ‘‘l'Olimpiade’’, Emmanuel Daumas le trouve particulièrement sensuel et charnel : « Vivaldi, on sent qu'il adore, comme il peut faire un orage dans les quatre saisons, il adore recréer le son du gel qui envahit les veines de Licida, ou la sudation de Megacle ou Aristéa. Les personnages vibrent avec lui. »
Daumas apprécie par ailleurs que l'œuvre évoque des mythes antiques mais surtout fondamentaux : « tuer le père, être tué par le père, les mères abusives, castratrices… Tous ces grands thèmes deviennent nécessairement avec Vivaldi d'une profondeur inouïe. »
L'énergie du chef Jean-Christophe Spinosi et de son ensemble Mattheus ne manqueront pas de donner encore davantage de saveur à cet opéra étourdissant.
‘‘L'Olimpiade’’ de Vivaldi, à Paris, au Théâtre des Champs-Elysées, jusqu'au 29 juin 2024, dans le cadre de l'Olympiade culturelle.
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