‘‘Anissa’’ de Rachid Santaki

L'écrivain, scénariste et organisateur de dictées géantes signe un roman radical sur fond d'islamisme avec, pour héroïne, une ancienne flic de la BAC devenue agent de la DGSI. Anissa, après la mort de son père, doit faire face à d'anciennes connaissances et des questionnements sur son identité.

Au départ, Anissa ne se pose pas de questions. Elle n'a qu'une obsession : « Rendre à la République tout ce qu'elle m'a donné, un métier, le sens du devoir et des distinctions. » Sauf que ses certitudes se fissurent après la mort de son père. Sa quête d'identité la rapproche dangereusement d'anciennes connaissances et Rachid Santaki met en scène des personnages radicalisés qu'il décrit parfaitement. « J'ai travaillé en prison, j'ai eu la chance d'y être intervenant culturel pendant plusieurs années. J'ai un devoir de confidentialité, mais je me suis forcément inspiré de ces personnages, de ces psychologies et de ces parcours complètement différents. »

La vision de la banlieue qu'expose Rachid Santaki est ici très noire, assez loin d'ailleurs de son combat quotidien pour l'orthographe. Mais le romancier était tenu à une certaine vraisemblance romanesque. « Anissa est acculée. Elle travaille à la DGSI, elle a le sentiment d'avoir trahi ou laissé les siens. Et puis, elle est, comme beaucoup de gens dans ces environnements, sous pression. Moi, j'ai un ami qui vient justement de la périphérie, de Seine-Saint-Denis et qui est devenu policier. Humainement, au quotidien, c'est un mec qui est vraiment constamment sous pression. Ce n'est pas un métier apaisé ni apaisant. »

Si vous cherchez un polar pour terminer les vacances, que vous appréciez les intrigues fortes et assez radicales, si vous détestez les temps morts et que vous aimez être embarqué à toute vitesse, ‘‘Anissa’’ de Rachid Santaki, paru en poche chez Points, est le livre qu'il vous faut.