Taxe sur les ordures ménagères : elle ne cesse de grimper
En France, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) atteint en moyenne 144 euros par habitant. D’après l’UFC-Que Choisir, cette charge a bondi de 20% en cinq ans. En cause : une méthode de calcul qui ne se fonde pas sur la quantité de déchets, mais sur la valeur locative du logement. Ce système engendre d’importantes inégalités territoriales.
Dernière modification : 11/04/2025 14:03


Problème : cette taxe n’a « aucun lien avec la quantité de déchets que vous produisez », souligne-t-il. Elle est calculée selon la valeur locative du logement, comme la taxe foncière. Deux foyers aux pratiques très différentes peuvent payer exactement la même somme, voire davantage pour celui qui trie mieux, mais habite un logement plus grand.
Les écarts d’une ville à l’autre sont frappants. « On relève jusqu’à 243 euros à Aix-en-Provence, 240 à Paris, contre 68 à Brest », détaille Boris Cassel. Ces inégalités s’expliquent notamment par la révision nationale des valeurs locatives, destinée à suivre l’inflation. Or, ces dernières années, l’indice des prix a fortement progressé, entraînant une hausse mécanique de la TEOM.
« Ce système est injuste. Il ne tient pas compte des efforts individuels ni des volumes réels de déchets produits », déplore l’expert. Certains territoires tentent de corriger le tir en instaurant une redevance incitative, basée sur le poids ou le nombre de levées de la poubelle. « Besançon a fait figure de pionnier. Là-bas, les habitants paient en fonction de ce qu’ils jettent. Et cela fonctionne », affirme-t-il.
Mais tout changement de modèle est délicat. Dans la Dordogne, le passage à un système incitatif s’est accompagné de dérives. « Des habitants ont préféré abandonner leurs sacs dans la nature plutôt que de payer davantage », reconnaît Boris Cassel. Pour les consommateurs curieux, l’UFC-Que Choisir propose sur son site une carte interactive indiquant, ville par ville, le montant moyen de la TEOM.