ÉMA : l’École des Métiers de l’Autoroute

Les Hommes et Femmes en jaune interviennent jour et nuit sur les événements de la route pour des missions multiples et notamment pour protéger les zones d’accident ou les véhicules en panne. Une école, unique en France, forme ces agents, dont les métiers sont assez peu connus.

Sécuriser une zone de chantier ou un accident, conduire des engins de salage et chasse-neige en hiver ou encore entretenir les équipements de l’autoroute et les espaces verts, ce sont quelques-unes des missions des hommes et des femmes en jaune. Il existe aujourd’hui une école qui forme à ces métiers. Elle s’appelle l’ÉMA, l’École des Métiers de l’Autoroute, et elle est basée à Brive-la-Gaillarde.

Qu’est-ce qu’on apprend plus précisément dans cette école ? Thierry Lemeux, intervenant à l’EMA, explique : « Ce qu'on apprend, c'est déjà comment, simplement, avec des équipements de protection individuelle, je me protège. C'est-à-dire, porter des vêtements de haute visibilité, des chaussures de sécurité, des gants, des lunettes, un casque. Puis on apprend comment fonctionne l'autoroute, c'est quoi cet environnement. L'autoroute, je circule, je vais d'un point A à un point B, mais aussi, il y a nos aires de repos, les aires de service, un accès de service, une issue de secours, une gare de péage. »

Mais le but est aussi et surtout d'apprendre à réagir aux situations dangereuses et d'urgence sur l'autoroute : « Dans tout cet univers, il se passe un tas de situations auxquelles on va devoir répondre et surtout, avoir toujours à l'esprit la sécurité des intervenants et des automobilistes qui circulent… Il y a 80% de pratique parce qu'on va devoir acquérir des réflexes. Parce que quand je suis au volant de mon fourgon et je suis appelé par le poste central, je ne sais pas à quoi je vais m'attendre. Mais pour autant, si j'ai pratiqué, si j'ai acquis ces fameux réflexes de savoir où je vais devoir me positionner, sur la voie de droite, sur la voie de gauche, sur la bande d'arrêt d'urgence, j'arrive déjà avec une certaine sûreté dans mes actes et dans mes gestes… »

Répandre ces connaissances, c'est aussi, potentiellement, « susciter des vocations et faire découvrir nos métiers ». Mais le plus important pour Thierry Lemeux, c'est de « susciter une prise de conscience, alerter sur nos enjeux. Vous voyez souvent nos panneaux à messages variables indiquant un nombre de heurts de fourgons. Et bien, c'est que ce fourgon a été heurté par un conducteur. On a tous à veiller sur la sécurité des uns et des autres. C'est un univers qu'on partage ».

David Renauld est formateur à l'ÉMA. Il nous explique son rôle : « C'est de leur transmettre toutes les règles de base pour travailler en sécurité, pour leur propre sécurité... Moi, j'ai toujours ce même message, faire attention à eux ! On a trop de fourgons percutés, on a du personnel qui peut être impacté, donc faire attention aux hommes en jaune ! En tant que conducteur, on n'a pas conscience de son environnement, on se dit, on est sur l'autoroute, ça roule, avec des véhicules avec beaucoup d'aide à la conduite… Voilà, on est sur une autoroute, ça roule tranquille, on se dit qu'on ne risque rien, et en fait non ! Le conducteur doit être attentif. »

La sécurité des hommes et femmes en jaune passe en effet aussi par notre comportement en tant que conducteur, en respectant le corridor de sécurité. Quand on voit du personnel en intervention sur la route, on ralentit et on s’écarte en changeant de voie si possible !