Décarboner les chantiers d’autoroutes

Les chantiers de construction d'autoroutes sont souvent synonymes de pollution et d'émissions de CO2. Mais VINCI Autoroutes s'engage à réduire de moitié ses émissions d'ici 2030. Plongeons au cœur des solutions de décarbonation des chantiers.

D'abord, il faut comprendre que les principales sources d'émissions sur un chantier sont les enrobés, les matériaux de génie civil (béton et acier) et les engins de chantier. VINCI Autoroutes s'attaque à ces problématiques en optimisant ses conceptions et en réduisant l'utilisation de matériaux carbonés. Plusieurs substituts sont à l'étude pour remplacer le ciment traditionnel et le bitume, qui sont respectivement les principales sources d'émissions dans le béton et les enrobés.

Le laitier de fourneau, un résidu de la production de l'acier, est le substitut le plus connu pour le ciment traditionnel. D'autres options, comme les mélanges d'argile et de métakaolins, sont également explorées pour remplacer le ciment calciné à haute température. Ces substituts permettent de réduire l'empreinte carbone du béton tout en maintenant ses propriétés mécaniques.

En ce qui concerne le bitume, l'objectif est de recycler au maximum les anciennes chaussées pour limiter l'extraction de nouveaux matériaux et le transport vers les chantiers. Par ailleurs, l'énergie nécessaire à la production des enrobés est également étudiée : les centrales d'enrobage, qui fonctionnaient autrefois au fioul, sont désormais alimentées au gaz naturel, et d'autres substituts moins émissifs sont recherchés.

Si les chantiers de VINCI Autoroutes ont déjà réussi à réduire leurs émissions de 16% en 2022, soit l'équivalent de l'empreinte carbone de 2 700 français sur une année, il reste encore beaucoup de travail à accomplir. La décarbonation des chantiers est un défi de taille pour l'industrie des travaux publics, qui doit s'adapter rapidement pour répondre aux exigences environnementales.