400 000 ralentisseurs illégaux ne seront pas remis aux normes
Même si des centaines de milliers de ces dispositifs ont été jugés non conformes, le Conseil d’État a finalement décidé qu’ils ne seraient ni démontés ni modifiés. Comment l'expliquer ? Réponse de notre consultant juridique, Maître Éric de Caumont, avocat spécialisé dans le droit des automobilistes.
Dernière modification : 20/06/2025 14:07

Malgré ces précisions, on estime que 400 000 ralentisseurs en France ne répondent pas aux normes. Ils vont pourtant rester en l'état selon une récente décision du Conseil d'État. Pourquoi ? Il y a deux explications, selon Maître de Caumont : « La raison officielle, c’est qu’il y a un principe de droit administratif qui stipule qu'on ne détruit pas un édifice public mal construit. »
Mais la motivation principale semble être économique, déplore l'avocat : « D’après les estimations, mettre ces ralentisseurs aux normes représente un petit billet de 10 milliards d'euros. Qui va peser sur les communes. » Et ce coût aurait été difficilement soutenable pour les municipalités. Il en résulte donc une forme de compromis : « On a fait une espèce de jugement de Salomon. On a reconnu que c'était illégal, et il ne fallait plus le faire. Mais qu'on allait quand même pas raboter tout ce qui existait parce que ça coûterait trop cher. »
Cependant, conclut-il, les conséquences juridiques pour les communes ne sont pas nulles : « Tous les ralentisseurs non conformes qui vont perdurer, s’ils sont générateurs d’un accident, engageront la responsabilité des maires. » Et charge aux usagers de la route d'être extrêmement prudents à l'approche de ces ouvrages.