''Le Mont Fuji N’Existe Pas'' d’Hélène Frappat

C’est l’histoire d’une écrivaine qui transforme les personnes qu’elle rencontre en personnages. Voici la première phrase de la quatrième couverture de ce roman. Et elle définit parfaitement le postulat d’Hélène Frappat, tel qu’elle nous l’a confirmé dans Marque-Page : « C’est le sujet du livre. Et non seulement son sujet mais sa matière. C’est un livre qui s’est transformé. Au départ il était voué à être un vrai roman. Et peu à peu le personnage central était tellement fort dans ce qu’il pouvait avoir de réel, que la réalité a dépassé la fiction, à moins que la fiction n’ait précédé la réalité ».

Au centre de ce livre, il y a l’autrice qui se balade avec son carnet, et tisse une toile de mots et de fiction autour de personnages réels, rencontrés au hasard de ses voyages. Mais comment sait-on qu’une rencontre peut accoucher d’un beau personnage de fiction ? « C’est un coup de foudre. C’est quelque chose qu’on ressent, c’est organique et ce n’est pas intellectuel. C’est une sensation, le fait d’être bouleversé par quelqu’un, sans avoir la moindre idée de pourquoi on est bouleversé. Cela peut être par un geste que fait quelqu’un, le mot qu’il emploie, une certaine expression sur son visage ».

De fait, ce livre déborde de liberté et d’amusement, sans jamais transiger sur la qualité de la langue. Avec ‘‘Le Mont Fuji N’Existe Pas’’ chez Actes Sud, Hélène Frappat signe un objet littéraire non identifié mais passionnant.