"Le déversoir" d'Arthur Teboul

En préambule de son ‘‘Déversoir’’, Arthur Teboul propose à ses lecteurs un exercice : « Laissez un nom commun vous venir à l’esprit. Écrivez-le. Il est presque certain qu’un adjectif vous passera alors par la tête ». Ça peut donner ‘‘princesse floutée’’, ‘‘anges oblongs’’ ou ‘‘lune abstraite’’.
Voilà une belle façon, selon le chanteur, de laisse la poésie et l'écriture automatique chère aux surréalistes entrer dans nos vies.
« C'est une occasion de détourner les mots de leur sens pratique, explique Arthur Teboul. Parce qu'ils recèlent des trésors d'inventivité et de joie qui réveillent l'enfance en nous, qui nous permettent de nous échapper et d'imaginer d'autres possibles ».

La poésie est partout et on a tout à gagner à la laisser entrer dans nos vies nous chuchote le chanteur. Et pour le prouver, il a ouvert pendant quelques jours à Paris un cabinet poétique, baptisé lui aussi ‘‘Le déversoir’’. Le jeune homme y a reçu près de deux cents personnes à qui il a offert des poèmes minute écrits sur place. Et il aimerait maintenant que d'autres ‘‘déverseurs’’ prolongent cette expérience. « C'est vraiment un métier à créer et j'aimerais que ça existe dans toutes les villes, comme le coiffeur ou le fleuriste et ce qu'on est en train de vivre me donne une très grande confiance en cette possibilité. »

Avec ‘‘Le déversoir’’ publié aux éditions Seghers, Arthur Teboul nous lance une invitation à la poésie, et puisqu'il est dit dans ce recueil qu’applaudir est bon pour la santé, applaudissons sans hésitation cette révolution poétique qui nous est proposée.